Nous y sommes (presque)... mais que ce fut dur !!!
Voilà la phrase qui pourrait résumer cette année 2012. Une année où dès le départ nous avons du courir sans jamais pouvoir revenir dans les clous. Le froid d'abord, en début d'année, qui nous a mis en retard sur la taille, et donc sur le tirage des bois et sur le liage. Et puis ce printemps humide et arrosé, au moment de la floraison, qui aura gêné la fécondation des fleurs, entraînant beaucoup de coulure et de millerandage.
La combinaison de l'eau et de températures clémentes a permis à l'herbe d'exprimer toute sa vigueur et d'envahir les rangs au moment où le gyrobroyeur nous faisait comprendre qu'il en avait marre de gyrobroyer... On s'est même demandé si nous n'allions pas louer une moissonneuse-batteuse pour les vendanges, la récolte de graminées semblant plus prometteuse que celle des raisins...
Et puis, conséquence ultime de cette pluie et de cette humidité, le mildiou s'en est donné à cœur joie. Sur les feuilles d'abord, puis, plus grave, sur les fleurs. 14 traitements cette année, le double de l'an dernier sans jamais parvenir à stopper le fléau. Le pulvérisateur, après 2 ans de bons et loyaux service (et quelques renversement dus à ma conduite un poil trop brutale...) a commencé à donner des signes de faiblesses pour finir par lâcher : d'abord les buses qui ne pulvérisaient plus, puis carrément la pompe qui ne pompait plus. La course donc, pour trouver les pièces, réparer, repartir entre 2 averses,...
Nous ne parlerons pas des relevages, des épamprages et des écimages que l'on a fait un peu à "la va comme je te pousse" entre 2 traitements, et franchement en dehors des normes préconisées par la doctrine vigneronne.
Et puis pour nous achever, des températures gambadant au-dessus des 40° C, histoire de faire prendre aux grappes un joli coup de soleil et de réduire encore un peu plus nos espoirs de vendanges abondantes... Enfin, bref, 2012 (deux mildiouze ?), ne sera pas l'année du dépassement de rendement maximum autorisé, ce qui nous évitera de la paperasse ;o)
Et le fait de savoir que bon nombre de collègues vignerons (bio ou pas bio, ici et ailleurs) ont connu le même sort ne nous console pas même si ça aide à relativiser et à avaler une pilule amère... Mais c'est comme ça, nous sommes une "entreprise sans toit" et on ne négocie pas avec le climat, on s'adapte... pas toujours facilement d'ailleurs.
Mais voilà, nous y sommes presque maintenant. La véraison est bien entamée même le degré de maturation reste très hétérogène selon les pieds, et même selon les grappes... Les vendanges sont prévues pour fin septembre-début octobre.
Côté chai, ça y est, c'est bien avancé (mis à part les finitions) et nous avons maintenant un lieu fonctionnel et agréable pour travailler, même si nous utilisons toujours un petit groupe électrogène, le raccord au réseau électrique tardant à se faire. L'avantage, c'est que nous avons été amenés à réfléchir nos actions pour limiter au maximum l'usage de l'électricité dans chacune de nos manipulations. Il restera ensuite à aménager les abords et mettre en place le potager dont rêvons depuis quelques années. Ce qui est prévu pour cette automne, les graines et semences de l'association Kokopelli link étant arrivé la semaine dernière. Mais on vous en reparlera plus tard...
Cette année un peu particulière et pleine de doutes a été l'occasion de rencontres riches avec des collègues vignerons, et de discussions sur nos pratiques dans les vignes, sur le travail du sol, sur le respect des cycles végétatifs, sur la taille, sur les traitements, sur la biodiversité, sur l'environnement, sur le goût du vin... Il nous faut maintenant intégrer tout ça, le comprendre, retenir ce que nous pouvons mettre en œuvre avant de franchir une nouvelle étape. Bref, ça bouillonne, mais là aussi, on en reparlera plus tard...
Coulure, mildiou, échaudage... chers amis vendangeurs, challenge au niveau tri cette année !!!